LA CONTRIBUTION À LA NEUTRALITÉ CARBONE EN QUESTIONS

LA CONTRIBUTION À LA NEUTRALITÉ CARBONE EN QUESTIONS


La contribution à la neutralité carbone ?


Pour lutter contre le réchauffement climatique, de plus en plus d'entreprises se lancent dans la contribution à la neutralité carbone. Cela consiste, par le biais de crédit carbone, à financer un projet de contribution carbone ou un projet carbone. Concrètement, ces projets permettent la séquestration et la captation des gaz à effet de serre. 


Comment cela fonctionne-t-il ?


La pratique de la contribution à la neutralité carbone est certifiée par l'obtention d'un crédit carbone. Ce dernier correspond à une tonne de CO2 neutralisé. Ce processus fonctionne en trois étapes majeures :

  • L'entreprise ou la personne voulant pratiquer la contribution à la neutralité carbone se rapproche d'un opérateur spécialisé (entreprise ou association)
  • Un nombre d'unité carbone est attribué à l'acheteur en fonction du volume de CO2 voulant être compensé
  • La somme versée participe au financement d'un projet de réduction ou de séquestration de carbone.
  • Cela peut inclure des projets de reforestation, de protection des zones humides, d'efficacité énergétique, de développement des énergies renouvelables, de captage et de stockage du carbone, entre autres. Tous doivent respecter :
  • L'additionnalité: l'utilisation de crédit carbone est nécessaire à la naissance du projet
  • La mesurabilité : les réductions de GES permises par le projet sont calculables
  • La vérifiabilité : la réduction des GES doit être vérifiée chaque année
  • La permanence : le projet doit être efficace à moyen ou à long terme (30 ans pour les prjets labelisés bas-carbone)

En France, le Label bas-carbone est le principal organisme encadrant la contribution à la neutralité carbone.

Quels sont les enjeux forestiers de la contribution à la neutralité carbone?


Les forêts jouent un rôle crucial dans l'atténuation du changement climatique en séquestrant du CO2, représentant ainsi le 2ème plus important puits de carbone mondial après les océans. Elles contribuent également à réguler le cycle de l'eau et à favoriser la conservation de la biodiversité. Cependant, les forêts peinent aujourd’hui à maintenir leurs rôles à cause du réchauffement climatique, qui les expose à des risques croissants tels que les incendies, les sécheresses, les perturbations des cycles naturels et les maladies. Aujourd’hui, les forêts françaises et mondiales nécessitent une gestion adaptative et durable pour préserver ces écosystèmes cruciaux.


Quels sont les enjeux agricoles de la contribution à la neutralité carbone?


Les puits de carbone que représentent les sols cultivés sont cruciaux à la transition de la filière agricole vers un modèle plus respectueux de l’environnement.
Aujourd’hui, bien que l’agriculture contribue aux émissions de GES, l’approche régénératrice (photosynthèse, santé des sols) permet le stockage du carbone dans les sols. La plantation de haies le long des champs est notamment un moyen efficace de réduire l'empreinte de l’activité.
L’adoption de pratiques agricoles durables et écologiques est essentielle pour pérenniser notre modèle de production et de consommation à l’échelle nationale. Cela implique une utilisation efficace des intrants, une gestion appropriée de l'eau, la préservation de la biodiversité et la limitation de la déforestation.


Comment communiquer autour du terme de "neutralité carbone"?


On ne peut pas parler d’entreprises neutres en carbone, chacun contribue à l'objectif de neutralité carbone, mais ce n'est pas une somme arithmétique. La loi "Climat et Résilience" adoptée fin juillet 2021, encadre la communication des entreprises sur la neutralité carbone dans la publicité. Elle autorise cette communication sous certaines conditions, établissant des critères basés sur le modèle "Mesurer-réduire-compenser" du Protocole de Kyoto. Ces conditions exigent notamment un bilan des émissions de gaz à effet de serre, une démarche de réduction prioritaire de ces émissions, et des modalités de compensation respectant des standards définis par décret. Cette loi représente un changement significatif par rapport aux régulations antérieures et a été promulguée pour répondre aux enjeux climatiques actuels.

Quels sont les standards, les critères et l'unification?


La science et l’innovation sont des fils conducteurs de la réduction de l’empreinte carbone. Dans cet effort, l’organisation Carbon Disclosure Project recommande l’utilisation des ‘Science Based Targets’ afin de fixer des objectifs concrets et atteignables au sein de votre organisation.
Depuis 6 ans, le Label bas-carbone est un indicateur de référence conférant valeur et crédibilité à la compensation. Il permet aux projets français de lutter contre la concurrence et pousse les entreprises à contribuer au-delà des impératifs de la réglementation.
‘L’uniformisation des standards et des indicateurs est encore un chantier en cours’ précisait Hélène Valade (Directrice Développement Environnement du groupe LVMH, et présidente de l’Orse) lors de la Conférence Neutrality 2021. Un effort commun est nécessaire pour assurer la mise en place, la durabilité et l’efficacité des bonnes pratiques en matière de décarbonation. Neutrality assure la continuité du dialogue sur ces sujets en permettant aux acteurs des diverses filières d’exposer les projets et processus interne ayant permis a leur organisation d’assurer un objectif bas carbone.